poètesses de la néonégritude
6e Printemps des Poètes des Afriques et d' Ailleurs
Marie-France Danaho
Poétesse Guyanaise
À Paris
Je suis à Paris, dans un coin désert
Morne où règne la tristesse.
Sans amour pleine d’espérance ;
Je pleure mon cœur comme ces vagues
Qui gémissent en moi.
Je baigne dans la solitude
Oh, oui ! Jadis n’est plus
Au temps où j’étais amour
Je suis à Paris, dans un coin de la ville
Sans un sou et je crois encore au bonheur
Qui passe, dans le vent de l’amour.
Je suis cette Guyanaise qui recherche les siens…
À Paris l’amour m’a quitté
Mais loin, loin de la terre qui m’a bercée
Je suis encore amoureuse.
Oh, oui ! jadis n’est plus
Au temps où tout semblait rose.
Je suis à Paris, dans un coin de vie
Je n’existe que pour un cœur,
Le mien.
Je pleure, et pleure ma solitude
Mais, je souris au bonheur
Sans amour, dans l’amour,
Loin du bien, loin du mal
Il n’y a qu’un seul bleu, celui du chemin
Et c’est dans cette couleur de toujours
Que je me noie, afin de m’enraciner.
À Paris, ailleurs aussi,
Je pleurerais encore cette solitude.
À Paris, bel amour, mauvais cœur,
Oh, oui ! jadis n’est plus !
Au temps de l’insouciance
Je riais à plein amour,
Mais aujourd’hui la solitude a pris la place.
Et je pleure encore, encore
Dans les bras de Paris…
(Extrait de Écumes profondes, Paris, 1982.)
Ferdy Ajax
Poétesse haïtienne
Paris, le 17/06/2006
Mon nègre d’amour est un ange
Un cocktail de fruit, un mélange
Exotique très étrange
Fait aux écorces d’oranges
Ô toi ! Mon nègre d’amour
Aux ailes de troubadour
Qui enchantent ton parcours
Jusqu’aux étoiles du jour
Les pétillants décors madras
Qui enflamment ta carapace
Un rêve qui voile la face
Un amour en bloc de glace
Qui retrace les images
Des sombres joies qu’on partage
Tant de passion et de rage
Tachées aux creux d’une page
La rouge page du rhum blanc
Aux tristes saveurs du sang
Au bon sirop de piment
Du piment envoûtant
Fidèle aux sacrifices
Je savoure tes délices
Ô mon nègre d’amour
Mon nègre de toujours
(Poème inédit)