Libres propos : 4e Festival du jasmin de Sfax (Tunisie) ou De la citoyenneté contre la haine
Libres propos : 4e Festival du Jasmin de Sfax (Tunisie) ou De la citoyenneté contre la haine
Par Thierry Sinda
Je dédie ce modeste papier d’humeur et de réflexions à la paix dans le monde, et au respect de tous les êtres vivants.
De gauche à droite : le poète Ahmed Chaieb (photographe et animateur pour la circonstance),la poétesse canadienne Claudine Bertrand,le poète palestinien Mahmoud Najjar, la poétesse Monia Boulila (initiatrice de la section poésie), Thierry Sinda et la Présidente Majida Boulila.
Carnet de bord d’un poète-voyageur initiateur du mouvement littéraire de la néo-négritude, lequel mouvement – tout en faisant un travail de mémoire en direction des hommes et événements marquants du monde noir – a pour noble but dans ses réflexions et créations poétiques de s’ouvrir au dialogue fraternel des cultures à l’intérieur des Afriques et entre les Afriques et le reste du monde. C’est ainsi que l’on doit considérer la néo-négritude comme un humanisme. Je vous renvoie à mon manifeste de la néo-négritude : Anthologie des poèmes d’amour des Afriques et d’ Ailleurs (Préfaces de Abdou Diouf, George Pau-Langevin et Jacques Rabémananjara, Orphie 2013).
L' artère principale de Sfax, avec la décoration symbolique du rond point conçue par l' association Majida Boulila pour le 4e Festival du jasmin, témoigne de la force du mouvement citoyen.
Voyage d’un poète de la néo-négritude au Maghreb : du Maroc business à la Tunisie culturelle
C’est toujours pour moi un très grand plaisir d’être en terre africaine. A mon sens, les liens et la coopération entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne devraient s’intensifier dans tous les domaines.
Sur le plan des échanges économiques le Maroc est champion toute catégorie. Il y a quelques années la compagnie nationale Royal air Maroc était un important actionnaire de la compagnie nationale sénégalaise Air Sénégal international. Actuellement le Groupe banque populaire du Royaume chérifien a plusieurs filiales en Afrique subsaharienne. Ce parti pris explique la récente tournée du roi du Maroc Mohamed VI dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne.
Sur le plan des échanges culturels en Tunisie Taher Cheriaa fonde en 1966 le Festival de Carthage. Dès la première édition le Grand prix a été remis au cinéaste sénégalais Sembène Ousmane pour son film La noire de. Ce festival biennal qui sélectionne des films arabes et des films de l’Afrique subsaharienne alterne avec le FESPACO (Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou créé en 1969). Le premier se déroule pendant les années paires et le second pendant les années impaires. On notera que c’est à Sfax que l’amoureux du cinéma Taher Cheriaa a mûri son idée du festival de Carthage à travers la mise sur pied d’un ciné-club à Sfax. Il existe d’ailleurs aujourd’hui à Sfax un dynamique ciné-club baptisé Taher Cheriaa.
https://fr-fr.facebook.com/CineClubTaherCheriaa
Débat sur RFI: le cinéma africain trouve-t-il un public en dehors de son continent? avec Ferid Boughedir et Thierry Sinda
http://www.rfi.fr/emission/20150309-le-cinema-africain-trouve-il-public-dehors-son-continent/
Femmes marocaines et femmes tunisiennes
C’est probablement la question sur laquelle je vais me faire beaucoup d’ennemi(e)s [et d’ami(e)s]… Bien qu’étant grosso modo de la même racine ou des mêmes racines, les femmes marocaines et les femmes tunisiennes ont un fonctionnement comportemental fort différent. Cela tient au statut de la femme encadré par le système législatif de ces deux pays respectifs. Cela démontre encore une fois que l’Homme est essentiellement un être façonné par son environnement et sa culture. C’est ainsi que dans certains pays on peut affirmer, sans crainte de se tromper, qu’il y a des générations sacrifiées. C’est ainsi encore que l’éducation dans son sens le plus large est primordiale. Le Président français François Hollande ne s’y est pas trompé en faisant de l’Education nationale le ministère le mieux doté financièrement (65 milliards d’euros + 23 milliards d’euros pour l’Enseignement supérieur) devant le ministère de la défense (31,4 milliards d’euros). Les choix de nos dirigeants engagent l’avenir de tout un pays.
Au Maroc, la femme, comme c’était le cas autrefois en Europe, ne jouit guère des mêmes droits que l’homme. Cela se ressent forcément dans la vie professionnelle et quotidienne des Marocaines. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des femmes en révolte contre le système qui les a moulées et qui leur confère un statut à bien des égards inférieur à celui de l’homme.
En Tunisie, le père de la Tunisie moderne le Président Habib Bourguiba a déchaîné les tunisiennes de leur statut parfois proche des mineurs, comme c’était le cas en France il y a à peine cinquante ans (souvenez-vous que les femmes n’avaient pas le droit d’avoir un compte en banque en France jusqu’en 1965). C’est ainsi que la Tunisie est le seul pays du Maghreb et du monde arabe qui a interdit la polygamie. Cela transparaît forcément dans le comportemental des Tunisiennes et dans leurs écrits comme vous pourrez le constater dans le très beau poème d’autoportrait collectif Je suis la Tunisienne de Inès Ouelasti que nous vous donnons à lire. Pour la petite histoire fort éclairante : une charmante inspectrice de l’Education nationale m’a dit lors du Festival du jasmin, où l’alcool n’avait pas droit de cité, qu’elle allait réfléchir à l’option de la polyandrie (une femme prenant plusieurs maris). Ecoutons à présent, pour être édifié sur la question, la voix (ou voie) de la poétesse tunisienne Inès Ouelasti.
La poétesse tunissienne Inès Oueslati lors du 9e Printemps des Poètes des Afriques et d'Ailleurs à la Société des poètes français à Paris. En arrière-plan le chercheur en informatique Léopold Roko. (photo Thierry Sinda)
Je suis la Tunisienne
Je suis la Tunisienne…
Ma voix est toujours mienne.
M’avoir se mérite.
Dans mon regard, le soleil brille et s’agite.
Je suis la Tunisienne…
Que d’âmes j’ai faites miennes !
Voile de lin, anneaux d’or aux chevilles,
Un grain de beauté se reflète, dans mes pupilles.
Je suis la Tunisienne à la tête dure.
Douce comme le soleil, froide comme une armure.
Je suis la Tunisienne…
Reine et fille de reine.
Je fais ton avenir et de moi fais naître
La couleur de tes nuits et l’essence de ton être…
Je suis la voix qui a bercé ton enfance.
Je suis celle pour qui tu écris en transe.
Je suis ton amour de jeunesse.
Je suis ta touche de sagesse.
Je suis ta lignée,
Ta génitrice, ta dulcinée…
Ma chair t’habille et nourrit ta paresse.
Je suis Tunisienne
Et une Tunisienne a la grandeur des déesses.
Inès Oueslati in Anthologie des poèmes d’amour des Afriques et d’Ailleurs par Thierry Sinda (Orphie 2013)
Femmes_marocaines_et__tunisiennes_Ines_Oueslati_Pr__senation_Thierry_Sinda
https://www.youtube.com/watch?v=1pgi-pLiWug
La poétesse Monia Boulila, citoyenne du monde et initiatrice de la section poésie du Festival du Jasmin du 3 et 4 juillet 2015
Si au Maroc je m’y suis rendu pour des raisons journalistiques à l’invitation de Maroc export qui faisait la promotion de la filière saisonnière de l’abricot à la conquête de nouveaux marchés en Afrique et en Europe – ce qui ne m’ a pas empêché d’ être en contact avec les milieux culturels marocains –
A la maison de la culture de la Médina de Sfax, ex souk des ferronniers, Thierry Sinda a eu l' insigne honneur d' inaugurer la nouvelle section de poésie du Festival du Jasmin . En arrière-plan, le talentueux guitariste tunisien Ali Sefi, lequel eu la lourde et délicate tâche d'accompagner sans la moindre répétition les lectures des poètes.
en Tunisie j’ étais l’ invité du festival citoyen du jasmin de Sfax sur proposition de la poétesse Monia Boulila qui y insérait pour la 4e édition une section de poésie que j’ ai eu l’ insigne honneur d’ inaugurer. Ma plus grande joie, – après mes quelques mots introductifs appelant à résister contre ceux qui sèment la peur et la division, – fut d’entendre une partie de l’assistance applaudir chaleureusement lorsque j’ai dit avec un ton proche du solennel : « je suis heureux d’être à Sfax, en Tunisie, en terre africaine ! ». Puis j’ai ouvert, en ce 4 juillet 2015, les joutes poétiques du 4e Festival du jasmin de Sfax par le poème Sur les marches de l’opéra de Monia Boulila avant de lire ma propre œuvre poétique slalomant sur les sons doux de la guitare orientale d’Ali Sefi, lesquels conféraient un relief inédit à mes poèmes !
Sur les marches de l’Opéra !
Dans ton baiser,
Encore chaud et sonore, sur ma joue ;
Je cherchais ma mélodie,
Quand soudain cet air indéfini,
Qui transforme le chant en Dieu,
Est venu embrasser la note native
L’Opéra de Paris a frémi
Sur les marches de l’Opéra
Symphonie je suis devenue
Et dans le refrain de l’amour
Fillette j’ai couru
Derrière les papillons
Escaladant les marches, m’envolant vers les cieux
J’ai embrassé la main de Dieu
Le nuage dans la main
J’ai coloré en rose la pluie
Sur les marches de l’Opéra
J’ai retrouvé Monia…. la poésie !
Monia Boulila in Anthologie des poèmes d’amour des Afriques et d’ Ailleurs par Thierry Sinda (Orphie, 2013)
Voici un extrait significatif de la longue notice biographie que j’ai écrite pour présenter Monia Boulila :
La poétesse Monia Boulila à la Librairie Orphie sise au Quartier Latin à Paris Lors du 9e Printemps des Poètes des Afriques et d'Ailleurs. En arrière-plan la poétesse martiniquaise Denise Chevalier. (photo Michael Udofia)
« Monia Boulila est née le 21 septembre 1961 à Sfax, en Tunisie. Elle est issue d’une famille où les femmes, tout comme les hommes, ont lutté héroïquement contre le colonialisme […]
De par son histoire familiale Monia est une femme tunisienne à la fois militante et émancipée en un mot une citoyenne du monde […] C’est par mail, depuis sa Tunisie natale chérie, que la poétesse Monia Boulila nous a sollicité pour prendre part, à Paris, au Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs. Ce mail nous a autant agréablement surpris que vivement enchanté, car il nous parvenait au moment où le peuple de Tunisie avait courageusement inauguré le Printemps des peuples arabes du XXIe siècle. En tant que poètes engagés et épris de Liberté nous ne pouvions qu’être solidaires avec ces revendications populaires pacifiques se levant pour réclamer un changement radical pour une Tunisie nouvelle, construite sur le socle de l’équité et d’une justice sociale et économique.[…] Lorsque nous avons accueilli la poétesse Monia Boulila au 9e Printemps des Poètes des Afriques et d’Ailleurs nous lui avons réservé à la Librairie Orphie – sise en plein cœur du Quartier Latin à l’angle du Panthéon et de la Sorbonne – un hommage fraternel par des applaudissements soutenus, avant de découvrir enfin sa poésie. C’est porté par cette vague de soutiens chaleureux que Monia a lu, avec grand bonheur, ses poèmes, avant d’échanger des cartes de visite avec les membres de notre cercle poétique fort heureux de cette rencontre humaine et littéraire. »
P. 465, Thierry Sinda, Anthologie des poèmes d’amour des Afriques et d’ Ailleurs (Orphie, 2013)
L’association Majida Boulila pour la modernité et les Droits de l’Homme organisatrice du Festival du jasmin
Qui était Majida Boulila qui donne son nom à l’association éponyme ? Elle est née à Sfax le 12 novembre 1931. Elle fut à l’époque l’une des rares femmes à s’engager dans la lutte anticolonialiste aux côtés des hommes. Bien qu’étant enceinte de sa deuxième fille, elle mena un rude combat pour libérer son pays, c’est ainsi qu’elle fut arrêtée par l’autorité coloniale et placée en détention dans le camp de Teboursouk. Arrivée au terme de sa grossesse, elle est transférée à l’hôpital de Sfax pour accoucher. Elle succombera, le 4 septembre 1952, suite à une hémorragie du post partum. Elle était alors âgée de vingt-deux ans. Majida Boulila symbolise à la fois la lutte anticoloniale et l’émancipation de la femme tunisienne. En mémoire de sa courageuse action patriotique, à Sfax : un lycée, un rond-point et une importante avenue portent son nom.
Blog de l' association Majida Boulila, pour la modernité :
https://www.facebook.com/pages/AMBM-Sfax-Tunisia/390116091049813
La présidente-fondatrice de l’association Majida Boulila, pour la modernité est une des parentes de la nationaliste Majida Boulila. C’est en hommage à sa belle-mère que son père lui a donné le prénom Majida. Celui-ci détermine divinement, très certainement, son action citoyenne d’aujourd’hui. Les deux autres personnes clés de l’association sont également de la famille de la nationaliste Majida Boulila. Il s’agit d’Amel Boulila Elgaled, la directrice du Festival du jasmin de Sfax, et de la poétesse Monia Boulila, l’initiatrice de la section poésie lors de l’édition de juillet 2015.
Le poète palestinien Mahmoud Najjar, la poétesse canadienne Claudine Bertrand, Thierry Sinda et le jeune poète de sfax Ali Araibi
La nouvelle section de poésie a permis de donner pour la première fois une touche internationale au festival avec la participation de poètes étrangers : le poète palestinien Mahamoud Najjar, la poétesse canadienne Claudine Bertrand et moi-même Thierry Sinda venant du pays de Molière.
Même si les valeurs de l’association Majida Boulila, pour la modernité bouillonnaient depuis belle lurette dans le flux du sang tunisien des trois sœurs Boulila, ce n’est qu’en 2011, très précisément le 17 janvier, qu’est née légalement l’Association Majida Boulila, pour la modernité d’après le journal officiel N°112 de la Tunisie. Nous sommes alors sur les brisures des sociétés arabes inaugurées, en 2010, en Tunisie pour réclamer un ordre nouveau construit sur un socle d’équité, de justice sociale et économique. Souvenez-vous de la Révolution du jasmin , de l’occupation par de très nombreux manifestants de la place Habib Bourguiba de Tunis qui a contraint le Président Zine El-Abidine Ben Ali et son clan à quitter prématurément le pouvoir ; et par ricochets avec plus ou moins de bonheur d’ autres pays arabes ont connu des Printemps des peuples, je citerai notamment l’ Egypte où le rassemblement courageux, massif et persistant des manifestants sur la place Tahir à fait chuter le Président Hosni Moubarak. Ces révolutions arabes nous ont rappelé, si justement, que dans tous les pays du monde le peuple est et demeure le véritable souverain, seul responsable de son Avenir.
La directrice du festival Amel Boulila supervisant les travaux d' aménagement du rond point engagés par l' association Majida Boulila pour le 4e festival du jasmin. La ville de Sfax est une ville sympathique qui me fait penser par certains endroits à Dakar. Elle a besoin d' un lifting pour briller de nouveau.
Ce sont ces mêmes valeurs que défend l’association citoyenne Majida Boulila, laquelle se place sur le plan culturel et éducatif en œuvrant pour les Droits de l’Homme, la parité de genre, la tolérance, le droit à la différence, le dialogue des cultures à l’intérieur de la Tunisie et avec le reste du monde.
Animations, devant les remparts de la vielle ville arabe, en direction des jeunes lors du 4e Festival du jasmin de Sfax
Avec le concours de l’Académie Européenne Fédérale des Femmes de Berlin, l’association Majida Boulila, pour la modernité souhaite mettre sur pied une formation en direction de femmes candidates pour les prochaines élections régionales et municipales. Nous les y encourageons grandement !
Des sfaxiennes heureuses de participer au Festival du jasmin. Dans leur main une tige de bois surmontée d' un assemblage de fleurs de jasmin. Apparemment, selon mon observation les femmes ont le droit tant d'arborer la tige de jasmin que le collier de jasmin, lequel semble être l' apange exclusif des femmes.
La plus prestigieuse des manifestations culturelles organisées par l’association Majida Boulila est le Festival du jasmin de Sfax, lequel se veut un festival populaire, récréatif et écologiste véhiculant « les valeurs citoyennes et du vivre ensemble » tout en valorisant le riche patrimoine de la région de Sfax et plus spécifiquement celui de la plante odorante du jasmin dans ses produits innovants cosmétiques, paramédicaux ou culinaires.
Parmi les exposants du 4e Festival du jasmin de Sfax Mme Dorra Chaker Trabelsi, docteur en chimie, et son époux présentant les produits originaux de bien-être et paramédicaux (jambes lourdes etc.) de leur Société Phytosel. Contact : (216) 20 604 345
CENTRE MAHASSEN, institut pionnier de la beauté et du bien-être à Sfax partenaire du 4e Festival du jasmin de Sfax. La fondatrice Mahassen fabrique et exporte ses produits cosmétiques pour peaux arabe et noire.
https://www.facebook.com/CentreMahassen
Le stand des livres sur l' écologie lors du 4e Festival du jasmin de Sfax.
Un stand artisanal lors du 4e Festival du jasmin de Sfax.
Un stand de bijoutier lors du 4e Festival du jasmin de SFax
Un coin de l' atelier peinture lors du 4e Festival du jasmin de Sfax.
Un autre coin de l' atelier de peinture du 4e Festival du jasmin de Sfax
Le stand des patisseries orientales lots du 4e Festival du jasmin de Sfax.
Le stand du jasmin : tiges de jasmin (surmontées d' assemblage de jasmin arrondi ou allongé) et colliers de jasmin lors du 4e Festival du jasmin de Sfax
Voilà ce que cela donne en situation 1 : à la Maison de culture de la Medina de Sfax : les poétesses Claudine Bertrand et Monia Boulila, la Présidente Majida Boulila et (cachée par la main du poète Ahmed Chaieb) Mme Babiaa Ben Fgira, commissaire régionale à la culture à Sfax. A vous d' interpréter la photo à la lumière des codes que je vous ai donnés.
Voilà ce que cela donne en situation 2 : à la Maison de la culture de la Médina de Sfax: Thierry Sinda, la poétesse canadienne Claudine Bertrand, la poétesse Monia Boulila et Mme Babiaa Ben Fgira, commissaire régionale à la culture à Sfax.
A Fondouk el Haddadine, l’ex souk des ferronniers, devenu la remarquable Maison de la culture de la Médina de Sfax, la brochette de poètes internationaux Najjar-Bertrand-Sinda s’est produite avec un poète sfaxien de grande renommée locale Abdeljabar Elleuch, auquel était associé le jeune poète local Ali Araibi. La présentation de la soirée poétique était assurée par le poète Ahmed Chaieb avec le concours le la Présidente de l’association. Le français et l’arabe étaient les langues de lecture des poètes face à un nombreux auditoire bilingue et très réactif. Cela a donné indéniablement une coloration internationale au Festival du Jasmin de Sfax.
Le public à la Maison de la culture de la Médina de Sfax lors de la soirée musicale "Fol wa yasamine"assurée par l' institut régional de musique de Sfax lors du 4e Festival du jasmin de Sfax.
On peut juste regretter qu’il n’y ait eu quasiment pas de place pour le débat des idées, même si nous avons pu faire passer nos messages et nos points de vue via nos introductions d’avant lecture, par nos poésies et aussi, bien évidemment, par notre présence après l’atroce attentat de Sousse dont la Tunisie portait encore les récentes et profondes blessures béantes. Le jour même de la soirée dédiée à la poésie, le vieux Président tunisien expérimenté Beji Caid el Sebsi annonçait dans son allocution télévisée l’entrée en vigueur de l’état d’urgence, et d’un certain nombre de mesures pour lutter efficacement contre le terrorisme. Nous eûmes grand-peur pendant un court laps de temps de ne pas pouvoir nous produire en soirée voire d’être coincés à Sfax. Il n’en fut rien !
Blog du Festival du jasmin de Sfax :
https://www.facebook.com/FestivalDeJasmin?fref=nf
Extraits de poèmes ...Extraits de poèmes... Extraits de...
Claudine BERTRAND,
CANADA
Dans les poèmes que nous vous donnons à lire, la poétesse canadienne Claudine Bertrand exprime sa fascination pour l’Afrique et pour la peau noire qui y est maîtresse ès beauté. C’est sous le grand étendard Passion Afrique qu’elle les a tout naturellement regroupés.
Même si Claudine Bertrand a forcément un regard d’Occidentale, elle est illuminée par ce « pays de ruine et de lumière » par « ce pays de la mort » « où prononcer le nom du Tyran / te rends la parole » !
En tant que poétesse sensible à tous les ailleurs, elle tente de faire sauter les « portes closes » des « lèvres interdites » « Jusqu’ à ce qu’une fleur apparaisse » à celui qui « attend(s) les mots des poètes /comme des clés/ qui libèrent de la barbarie » !
Dès lors sa poésie se fait engagement en faveur de la dignité de celui qu’elle appelle dans son prisme blanc : l’ « Homme sauvage / à la bouche nomade » et qui n’est autre que l’Africain noir…
S’aventurer sans freins dans les méandres initiatiques de l’Afrique sauvage réattribue la profonde parole-lumière à Claudine Bertrand, laquelle découvre, au risque de se grandement brûler les yeux : la perfection de la prière noire de l’Amour noir ensorceleur : « aimer est une prière noire / Au rythme du tam-tam / des peaux nues / brillent comme une affiche ».
La poésie de Claudine Bertrand est une poésie subtilement engagée, où la force des images, propres aux authentiques poètes, domine. Dans son sujet de passion, et bien au-delà de son sujet de passion, sa mémoire ancienne formatée l’amène à déborder mécaniquement en émettant des prises de possession relatives à l’écriture, à la mort, au rôle des poètes et à l’Histoire.
Blog Claudine Bertrand : http://claudinebertrand.fr/
Poème 1
Le sang des autres
ailleurs…toujours
pays de ruine et de lumière
saisir les temps parallèles
ceux d’orage ou d’accalmie
Le clown semble vaincu
« le ciel n’a plus d’oreille »
rendez-lui son nom
même imparfait
J’ai tant peur
pour ta vie
dans ton pays
de dépossession
Andrée Appercelle
Les périls s’accumulent un à un
tu transcris à l’aube la lettre
saisis l’horreur mot à mot
Beaucoup de choses restent tues
« Le cosmos déçoit et déchoit » dis-tu
Tu éprouves la blessure dans la pénombre
Si tu repiquais les mots dans leur terreau
ils prendraient un autre aspect
faire la « guerre » à la mort
La mettre en sursis
Prononcer le nom du Tyran
te rend la parole
Tu es en prière devant elle
comme devant la toile
le grand maître
Quelque chose d’enfoui
longtemps se rue sur toi
né dans le pays de la mort
elle te colle à la peau
Le courage de répéter les mêmes sons
se désassemblant
mémoire interrompue
Sans l’anarchie des lectures
il n’est pas d’écrivain
La langue des éprouvés
des démunis des artistes
mise à mal
Tu t’appuies sur ton bras de douleur
Ni l’espace ni le temps
ne se déploient
sans écriture
Bruits de langue
des signes glissent page à page
Tu retournes sur tes pas
félin, sans savoir
où ni comment être
Tabula rasa
Le jour s’en allait
l’on voit passer une main un corps
Ta tête a mal
comme un vieux carrousel
qui grince
tu t’es vu refuser
tes papiers sans raison
La fièvre te brise
et te fracasse les tympans
tu divagues
Tu attends les mots des poètes
comme des clés
qui libèrent de la barbarie
Tu te cloîtres dans quelques lignes de spectacle
écrites à l’encre invisible
Des nuits entières
dévasté
à la recherche d’un rire lucide
sur le subversif des scènes
Par petites touches
les sons te sont instruments
vibrent à nouveau
comme le funambule
tu marches sur la corde raide
Poètes de l’incertain
passeur de lumière
les scénarios disent-ils
ce qu’ils prétendent
Que sont murmures
gestes rituels
et bruits de mots
sur la page de l’histoire
qu’est cette voix
appartenant à une autre langue
qui renonce à se taire
Poème 2
Homme sauvage
à la bouche nomade
tu cherches à évoquer
les vertiges de tes origines
Le sommeil se jette
sur les lèvres interdites
ombre des dieux passés
Je vis ton corps nu
le premier instant
Quand tu t’es attardé
à regarder l’Océan
interrogeant courbes et creux
Poème 3
Tu fermes les volets
sur un drap défait
Chambre mystérieuse
troublant le regard de l’autre
Pour voir ce que personne ne voit
à combien de portes closes
tu t’es buté
corps entêté
Tu te consoles à broder
ensemble jours et semaines
jusqu’à ce qu’une fleur
apparaisse en ces temps de famine
Poème 4
Un étrange sorcier
dans l’absence de bruit
alchimise
ces fragments de vie
en révélation
L’instant échappe au temps
institue sa propre loi
au-dessus du lac Nokoué
murmure à l’oreille
aimer est une prière noire
Au rythme du tam-tam
des peaux nues
brillent comme une affiche
Extraits de Passion Afrique, « ficelle » N° 92, Rougier V. éd., Soligny la Trappe (France), août 2009
Passion_Afrique_de_Claudine_Bertrand_Pr_sentation_par_Thierry_Sinda
Mahmoud NAJJAR,
PALESTINE
L’extrait de poésie que nous vous donnons en lecture est une traduction de l’arabe vers le français. Au départ, il y a la poésie en arabe du poète palestinien Mahmoud Najjar et à l’arrivée on n’a une réinterprétation dans l’idiome français par le poète et traducteur marocain Tahar Laknizi.
Il est pour moi évident qu’un poète ne peut être traduit que par un autre poète. Ce poète-traducteur est en fait un passeur d’univers qui a le don de faire corps avec les vers d’un Autre qu’il fait passer dans une autre langue, laquelle implique une autre vision du monde.
Il arrive que le poète soit peu éloigné du sociolecte (langue propre à une communauté donnée) , alors on passe d’ un sociolecte à un autre, avec déjà, cependant, quelques vers intraduisibles. Il arrive aussi que le poète s’inscrive dans l’idiolecte (dans une langue qui lui est propre). Dans ce cas, seul un frère-jumeau en poésie sera à même de faire une réinterprétation-création, laquelle ne sera pas une traduction du poème, mais un reflet plus ou moins net ou plus ou moins flou du poème à traduire.
Miroirs de l’âme de Mahmoud Najjar (traduit par Tahar Laknizi) est l’expression de l’extrême douleur, d’une douleur originelle qui habite le poète qui se confond avec la douleur de son pays : la Palestine. Le feu destructeur est omniprésent, et le poète nous prévient : « Le feu n’a jamais été fraîcheur et paix ». le poète Mahmoud Najjar nous met en exergue une grande souffrance qui se transmet dès la naissance (« Tu reprends ce que ta mère a tissé avec ses larmes ») dans ce pays où l’on a assassiné les saisons et où il n’y a plus de place pour l’odeur agréable et bénéfique du jasmin.
Vomissant mon âme
la nuit vient mourante
tel un feu flambant éteint à l’instant
L’endroit s’est rétréci
ses entrailles ardentes se sont soumises au fond de la terre
c’est une mer de fouillis
Le feu n’a jamais été fraicheur et paix
Il était tel un volcan qui a absorbé des péchés de la nuit
Un volcan plus séditieux
Il était des tempêtes qui éblouissaient la vue
commettaient le péché
ramassaient ses pierres
et rendaient tout autour d’elles un écimage où la mort a expiré
et j’avais accroché mes cils au mur de la nuit
en me glissant furtivement de l’Histoire
et m’échappant de l’horizon qui avait repoussé les pigeons
et des bergers de moutons et des herbes de pâturages
des consignes de la tribu, comme si j’étais une flèche qu’une main a lancée, et qui
s’est libérée d’une entrave, a refusé de reconnaître le levant, a siroté sur le
nuage son vin, et a déversé son temple misérable sur les rigoles du sable, et a
ouvert son corps maladif tel un morceau de bois sec
et les nuages blanchâtres ont pleuré,
de leur sang l’affection a fleuri
Tout berger a fait pleurer sa flûte
et le bêlement des chèvres de montagne s’est élevé…
Quelque chose là, assassine les âmes des saisons
Voilà, à cette nuit
vient le cœur aveugle
Il ne voit pas l’éblouissement des étoiles
Il ne voit pas le visage de la lune
Voilà, ce sont les vues qui ont perdu la raison
Mais ce sont les cœurs qui…
Ô, nuit longue ! que tu finisses !
Le cœur est mis en gage par l’entrave du feu
crucifié sur les palmes des palmiers
accroché entre mon âme et l’étendue
Il geint en silence
Et là, il n’y a pas de jasmin
et pas de rosée non plus
Une voix du désert me crie :
Prends patience, ô obscurci par l’émoi existentialiste !
récupère ton adresse oubliée
et fuis ta laideur ancienne ;
Assez d’exécration !
Contente-toi de l’abomination
de dormir sur tes visions obscures
et de t’agripper à ta fidélité pour les exils
Le voyage te conduit vers un océan de désespoir
dont la fin n’est pas une journée
Tu marches sur le chalef séparé de la fertilité de la vie
et les mots tombent de tes pieds comme la poésie
Où les lettres s’entretuent
et le henné, de peur, fuit tes lèvres
Les scorpions des mots te poursuivent
te cherchent dans tes côtes paresseuses
et dans ton argile sanguinaire
Depuis que tu as quitté les noces de l’aire entourée des prières
et le feu de l’apostasie t’a ravi
La nuit a dormi dans ta poitrine
La nuit a dormi…la nuit a dormi…
Des fantômes sucent l’herbe de tes poumons
sèment la terreur dans ton cœur
et prend de toi le dernier éclat dans l’œil.
Ta possession du désir ardent te périt
Tous les jardins des amants sont dans tes yeux
un chardon ou un incendie
Voilà ton orgueil qui est impuissant
une pyramide mais en cendre
un trône de fétus qui s’allonge
et tes vœux n’ont pas de cils
pour protéger les secrets contre les vents du simoum
la poussière les domine
Tes lèvres sont incapables de baiser la rosée
et les pores de ton corps versent les soupirs dans la lèvre du jour
et empoisonnent les fleurs
Tu cherches à t’évader du blanc
aux stations lointaines
Tu marches et tu badines avec les miroirs blancs
Tu devances le blocus vers un autre blocus
Errant…
dans chaque visage de vagabondage tu surgis comme un linceul
que la consternation déchire
Perplexe pour le long du trajet
La peur te hante
La plainte te gifle
Transi de froid,
Tu reprends ce que ta mère a tissé avec ses larmes
Ton cœur est encore bègue
et tes côtes sont encore fragiles
Tu restes seul, pleurant
La pure perte te pille
Et tu demeures plus loin que tu l’es
au retour
Les voiles des camarades t’ont abandonné
Et tu es allé chercher un refuge
Tu es allé chercher dans l’étendue
Karbala
Peut-être te donnera-t-elle un sens de l’existence
Tout, sans tes yeux, est perpétration de la régression
Il te suffit de ne pas faire des confidences à la nuit comme le reste des poètes
Tu hurles tel un loup égaré dans le désert
qui est sur le point de pleurer et qui lance les yeux au vent
L’épuisement a dominé ses paupières
et le jour a été assassiné
Sois, chaque fois que les illusions des desseins t’ont épuisé, une araignée
qui se cache derrière la parole…la senteur du poème lui fait peur
tu crains les mots
quand ils viennent pleins, subtilement
et se courbent sous le délai fixé de la parole
Il te suffit des pores où il n’y a pas de bourgeon
qui fleurit quand la brise verse sur ton bras la passion des amants
ou quand le soir sanglote sur ton cœur comme un souffle de jasmin
Si une colombe t’embrasse
tes lèvres se dissimulent derrières deux nuages blanchâtres
ou les amants te pulvérisent d’églantine
Le geignement t’a blessé…
Sois comme le fond du feu noir
ou comme une mer d’enfer
[…]
Miroirs de l’âme de Mahamoud Najjar traduit par Tahar Laknizi
Miroirs_de_l___me_du_po_te_Mahmoud_Najjar_traduit_par_Tahar_Laknizi_Pr_sentation_Thierry_Sinda
Thierry SINDA
FRANCO-CONGOLAIS
De l’écriture poétique en transe à la naissance en direct de ma Muse Cannelle ès Néo-négritude
Au moment où j’ai informé les nouveaux Poètes des Afriques et de la Néo-négritude de mon vif souhait de produire une anthologie sur le thème de l’amour, j’avais pris le soin extrême de bien préciser que l’on devait trouver les mots et les images propres à célébrer l’être aimé(e) noir(e) ou métissé(e). La directive néo-négritudienne a été parfaitement suivie. Un nombre certain de poètes a écrit dans cette optique, et ce fut pour moi un des critères vigoureux de sélection des poèmes afin de parvenir à donner une riche palette de l’école de la Néo-négritude, laquelle fleurissait sur les bords de la Seine, tout comme autrefois son aînée la Négritude.
Jean-Paul Sartre affirmait jadis que l’on ne pouvait guère avoir la faculté de lire (au sens de découvrir) un texte dont on est l’auteur. Cette affirmation en trompe l’œil était visiblement faite sans prendre en compte les poètes inspirés qui écrivent sous le coup de la transe ou de l’écriture automatique. Dans ce cas de figure l’écriture échappe au conscient et le poète sortant de son état de transe découvre un texte écrit par un autre-lui-même. C’est là tout le grand mystère et toute la grande force des poètes inspirés.
Lors du Printemps des Poètes des Afriques et d’ Ailleurs où je veille attentivement pendant plusieurs jours au bon déroulement de l’événement et à la célébration des poètes mis à l’honneur, je lis très peu mes propres poèmes. Néanmoins, je ne manque jamais la lucarne des bons poètes de fin de festival, et notamment avec Gribouillis estival. Beaucoup me le réclame et certains pense que c’est mon poème préféré. Evidemment, ils se trompent éperdument !
En fait, en relisant attentivement pour la circonstance les poèmes Gazouillis printanier et Gribouillis estival je me rends compte que d’un poème à l’autre j’accouche de la Muse cannelle après un état de grossesse poétique agitée. Dans Gazouillis printanier ma Muse a encore la blancheur de l’hirondelle même si paradoxalement elle a déjà une odeur de cannelle avec des ailes multicolores et « des rires de sourires d’ébène luisants ». Dans Gribouillis estival ce « …bel être/ En longue/ Mutation /Pleins d’éclats de douleur » sera baptisé par le poète-accoucheur : Muse cannelle ! Certes elle garde les deux « l » finaux de la blanche hirondelle mais elle devient couleur cannelle, et en Néo-négritude elle s’étalera rythmiquement sur la palette du peintre-poète aux côtés de l’amande et des Iles canaries.
C’est bien là, – et j’en suis à cet instant conscient, – une parturition en direct de la Néo-négritude sur le thème de l’amour ! C’est ainsi qu’intuitivement, en tant qu’initiateur de la Néo-négritude, je mettais souvent en avant le poème Gribouillis estival que beaucoup de mes amis poètes et artistes appellent d’ailleurs Muse cannelle.
Gazouillis printaniers
Paris, le 10 avril 2006 vers 10 heures du soir
À Aminata,
Recevez
Ô douce
Trop douce
Hirondelle
Ce bisou
Authentique
Made
In
Le pays de mon cœur
Sauras-Tu
Sauras-Tu
Ô douce hirondelle
Visiter un printemps
Le
Pays mystérieux de mon cœur
Pour
Y retrouver
Les jeux premiers
De notre enfance
Bleue
Tes ailes
Ô douce hirondelle
Mêlées de couleurs
I L L U M I N E N T
De son passage
Ta presqu’île d’adoption
Qui
Te relie
Aux secrets
Anciens
Du ciel
Fière
Ô fière
Hirondelle
À la senteur
De cannelle
Le triste
Monde
Se joue
De ton éternel
Être
Aux
rires
de sourires
d’ébène LUISANTS
COMME
des
couteaux
furieux
Éclairés
Par le soleil
De mes yeux
Tendres et farouches
Ô belle
Trop belle
Hirondelle
De la jonction
Du monde
Sauras-Tu
Sauras-Tu
T’ÉLEVER
Pour pénétrer
Dans le pays
Enchanteresque
De mon cœur
Protégé par l’incommensurable
Belle-Ailes-Hirondelle
Le
pays
de
mon
cœur
enlisé DANS
l’Alcool mécanique
de
la
vie
noie le marron tes et yeux
Se dans pays de profonds grands
comme
Instables l’océan
Paris, le 23 juin 2006 à 4 heures du mate
À ma muse Cannelle,
Ton fauteuil spacieux
Comme une feuille s’envole
De mon esprit
Jusqu’à l’extrême oubli
Ton coin de lit
Japonais
Grandement me manque
Et me pèse lourdement
Comme nos doux conflits
Qui minent l’esprit
Jusqu’à une sombre
Jouissance
Créatrice de vie
Dans l’oubli de toi
Ô si douce et si cruelle
Muse cannelle
J’entends encore
Au loin, très loin
Ton impuissant sourire
Triomphant et triste
De bel être
En longue
Mutation
Pleine d’éclats de douleur
Ô si douce et si cruelle
Muse Cannelle
Aux cheveux bouffants
Si absorbants
et
où jadis
je rayonnais
Comme des perles
de diamants
Éclairées par la lumière
Claire obscure de
Ton cœur en souffrance
Je bêle alors
En inhalant
Jusqu’à la petite mort
Ton parfum cannelle
Si toxique
et
Si inoffensif
De par le filtre redoutable
De mes narines tiennes
Et à l’inverse
Ton flux jumeau
Comment se peut-il Comment se peut-il
Que
mon amande
ma muse Cannelle
des joyeuses îles Canaries
Soit
Si douce-amère
Dans son bateau
Qui
Tangue
SUR
MER
UNE D’AMOUR
Thierry Sinda, poèmes extraits de l’ Anthologie des poèmes d’amour des Afriques et d’ Ailleurs par Thierry Sinda (Orphie, mars 2013)
La_naissance_en_direct_de_ma_muse_Canelle_par_Thierry_Sinda
La directrice du festival Mme Amel Boulila remercie grandement tous les participants au 4e Festival du jasmin de Sfax et étudiera toutes suggestions, remarques et propositions de partenariat national ou international pour faire garndir ce nécessaire festival citoyen qui s' inscrit à la fois dans la promotion du génie de Sfax, dans l' écologie et dans le dialogues des cultures.
Mme Amel Boulila, directrice du Festival du jasmin de Sfax
ARTICLES
Le festival du jasmin à Sfax du 3 au 4 juillet, Tekiano avec Tap, le 24 juin 2015
http://www.tekiano.com/2015/06/24/le-festival-du-jasmin-a-sfax-du-3-au-4-juillet-2015/
Sfax: festival du jasmin les 3 et 4 juillet prochain,webradar
https://goingnext.com/portal/170701930
Le festival du jasmin et Layeli Sfax ont investi les ruelles de la Médina de Sfax, Tunivisions.net, 6juillet 2015
Parfum de jasmin sur Sfax les 3 et 4 juillet HistoiredeSfax.com, 1 juillet 2015
Les 3 et 4 juillet prochain, Sfax à l' odeur du jasmin Villestunisie.com
http://www.ville-tunisie.com/detail/149605/les-3-et-4-juillet-prochain-sfax-a-lodeur-du-jasmin.html